La différence entre une installation électrique classique et un câblage télérupteur
Gérer les travaux d’électricité soi-même, en rénovation ou pour une construction neuve, offre l’avantage de pouvoir personnaliser son circuit électrique, et mieux encore, son système d’éclairage. Car qui connaît mieux les besoins des occupants d’un logement que les habitants eux-mêmes ?
Choix de l’emplacement le plus pratique ou esthétique pour un interrupteur, nombre de prises électriques indispensables, puissance électrique nécessaire, etc., faire du sur mesure soi-même revient également moins cher que de passer par un professionnel. De plus, il existe aujourd’hui des kits d’électricité qui rendent cette mission accessible à tous, ou presque. Quelques connaissances sont tout de même utiles, mais l’installation électrique d’une maison n’est en soi pas si compliquée à comprendre.
Parmi les points importants à connaître en matière de circuit d’éclairage, faisons un focus sur le télérupteur, dispositif très pratique et souvent méconnu, et sa différence avec un schéma électrique classique.
Quel est le rôle d’un télérupteur ?
Un télérupteur est une sorte d’interrupteur permettant de personnaliser l’éclairage d’une maison en fonction des besoins de ses occupants. Il permet notamment de gérer l’allumage et l’extinction d’un ou plusieurs appareils lumineux, depuis plusieurs points de contrôle dans la maison, grâce à ses commandes centralisées.
La différence entre un interrupteur va-et-vient et un télérupteur
Le télérupteur est très souvent confondu avec l’interrupteur va-et-vient.
En effet, le principe d’utilisation d’un interrupteur va-et-vient et d’un télérupteur est très proche. Ces deux systèmes permettent d’allumer et d’éteindre la lumière de plusieurs endroits différents, par exemple, en bas et en haut de la cage d’escalier, ou à deux endroits différents d’une pièce.
Mais la première différence réside dans le nombre de points de contrôle. Alors qu’un va-et-vient limite le contrôle à deux interrupteurs, le télérupteur permet de relier et de faire fonctionner jusqu’à 15 interrupteurs ou boutons poussoirs. En pratique, un télérupteur permet, par exemple, d’allumer l’extérieur de la maison depuis la terrasse, le garage, la porte d’entrée, etc. Dans la même idée, il est également possible d’installer un interrupteur à côté de chaque chambre dans un long couloir. Les cas d’utilisation dans une maison sont nombreux, d’autant plus si l’on ajoute un télérupteur à temporisation.
Comme nous le verrons dans le point suivant, l’utilisation d’un télérupteur apporte également un niveau de sécurité plus important qu’un interrupteur classique. C’est pourquoi il est préconisé d’installer un télérupteur lorsque les interrupteurs va-et-vient sont à une grande distance l’un de l’autre, comme pour l’éclairage des longs couloirs typiques dans les longères, par exemple.
La différence entre un bouton poussoir ou un interrupteur
En outre, par son fonctionnement particulier, le télérupteur implique l’utilisation d’un module de commande spécifique, le bouton pressoir. C’est la deuxième différence avec le va-et-vient d’une installation classique. Le rôle d’un bouton pressoir est d’envoyer une impulsion électrique dans le circuit à basse ou moyenne tension, pour ouvrir le circuit le temps de l’impulsion et le fermer juste après. Pour bien comprendre l’intérêt d’un tel interrupteur, intéressons-nous au fonctionnement du télérupteur.
Comment fonctionne un télérupteur unipolaire ou bipolaire ?
Le télérupteur est un dispositif électrique permettant de contrôler le circuit d’éclairage d’une habitation à partir de plusieurs points de commande (entre 2 et 15) et à l’aide d’un module spécifique (le bouton pressoir ou commutateur).
Le télérupteur est composé d’une bobine correspondant à un enroulement de fil de cuivre. C’est la bobine du télérupteur qui assure la fonction de commande. De plus, il contient un contacteur, ou point de contact de puissance. Ainsi, la pression exercée sur un bouton pressoir envoie une impulsion électrique. Ce courant parcourt la bobine du télérupteur, ce qui provoque un champ magnétique. Agissant alors comme un aimant, le télérupteur attire de manière mécanique le point de contact de puissance, ce qui permet de faire passer le courant et d’alimenter le ou les points d’éclairage.
Sur le même principe de fonctionnement, une nouvelle pression sur l’un des commutateurs permet de renverser le mécanisme : suppression du champ magnétique dans la bobine du télérupteur et relâchement mécanique du point de contact de puissance.
Il existe deux modèles de télérupteurs :
- le télérupteur unipolaire, qui coupe uniquement « la phase » du circuit électrique de l’éclairage ;
- le télérupteur bipolaire, qui coupe à la fois « la phase » et « le neutre », pour une sécurité plus importante, puisqu’il isole les dispositifs d’éclairage.
Ainsi, contrairement à une installation classique d’éclairage, dans laquelle l’interrupteur envoie un courant continu, l’envoi du courant est temporaire (à la pression) dans le cas du télérupteur (le temps de créer le champ magnétique).
Comment câbler un télérupteur ?
Le câblage d’un télérupteur est un peu plus complexe qu’un circuit d’éclairage classique, dans la mesure où chaque bouton pressoir compte 4 câbles (neutre, phase, retour bouton et retour lampe). Au contraire, un modèle d’interrupteur traditionnel compte 3 câbles (neutre, phase et terre).
En outre, le télérupteur est un dispositif qu’il faut installer sur un rail DIN dans le tableau électrique de la maison. Pour cette raison, il doit répondre aux normes électriques, comme le RGIE, qui réglementent les installations électriques :
- les boutons poussoirs reliés à un télérupteur doivent être protégés par un disjoncteur 2A ;
- le système d’éclairage (lampes) doit être protégé par un disjoncteur 16A ou un fusible 10A ;
- le circuit électrique doit être raccordé avec des câbles de 1,5 mm² ou 2,5 mm² de section selon la puissance des lampes.
Ce type de câblage est le plus commun et correspond au télérupteur modulaire. Les boutons pressoirs sont alors installés dans le système électrique en parallèle, c’est-à-dire qu’ils sont reliés les uns aux autres par un câble appelé navette.
Néanmoins, il est possible de délocaliser le télérupteur en l’installant dans un petit boîtier (boîte de dérivation) à proximité du lieu d’utilisation : il s’agit du télérupteur encastrable.
Ce type d’installation électrique se veut moins fréquente, pourtant ses avantages sont certains. En effet, la boîte de dérivation est placée en aval du tableau de répartition électrique. Elle permet donc de regrouper tous les connecteurs du circuit électrique et de les centraliser. En outre, le télérupteur encastrable peut être installé à proximité des éclairages, et cela, sans devoir passer par le tableau électrique de la maison.
Le choix de l’un de ces deux modèles de télérupteurs dépend bien entendu de l’agencement de l’habitation. Il est également possible de choisir un télérupteur avec temporisation ou avec gestion de l’intensité lumineuse (modèle de télérupteur bipolaire), afin de réaliser des économies d’énergie. Enfin, le prix d’un télérupteur dépend du modèle choisi (de 15 euros à plus de 200 euros pour un modèle de télérupteur à temporisation).